Ô fil du temps...

J’aime à m’installer sur cette terrasse en après-midi…pour étudier, retranscrire et traduire toutes ces nouvelles connaissances, lire, écrire, m’inspirer pour un post de mon blog, me reposer, méditer…ou tout simplement pour contempler la mer - hier, j’ai même aperçu des dauphins, une incroyable surprise ! - parfois je suis en charmante compagnie d’écureuils ou encore de corbeaux.

Mon bureau de travail...sans bureau !!

Je crois vraiment que le plus difficile en arrivant ici est d’arrêter de FAIRE…et de se laisser ÊTRE tout simplement.

Le mental sans cesse occupé par maintes activités, cela évite de se retrouver face à soi-même.

Un français est arrivé à l’ashram hier. Les questions qu’il me pose révèlent toutes ses inquiétudes face à une vie dans un ashram. C’est un défi qu’il souhaite relevé !

Ce qui me rassure, c’est que mes 3 premiers jours ici ont été pénibles à vivre, mais je ne suis pas la seule !!!

L’endroit, que je ne vous ai pas encore dévoilé en photos (j’avais peur d’inquiéter encore plus mes parents) est très rudimentaire.

Ce fut un choc en arrivant !!!

Je me suis même dit "si tu dois changer de lieu et bien tu peux, rien ne te retient"

Deux choix s'offraient à moi, partir avec un soupir de regret ou rester pour me découvrir encore plus...

Alors je me suis laissée une semaine…et j’ai RÉUSSI à franchir cette porte de l'inconnu !

Voici déjà plus de 2 semaines de passées !

Et je suis vraiment fière aujourd'hui d'avoir trouver cette force en moi (que tout le monde a en soi d'ailleurs) afin de poursuivre ce nouveau chapitre initiatique où le partage de connaissances se transmet par voie orale de génération en génération...

Finalement, faire abstraction de l’extérieur, c’est se débarrasser de tout ce qui encombre, tout ce qui empêche d’être soi pleinement.

Comme je le disais précédemment l‘enseignement est traditionnel, oral et diffuser à bon escient.

J’ai déposé toutes mes attentes dès la première semaine et depuis, je vis pleinement cette expérience.

Ahhhhh, ça aussi, les attentes, ça gâche toujours tout ! C’est ma soif d’apprendre qui me dictait où je souhaitais aller…sans prendre en compte la vie et l'avis du swami.

Cet homme généreux et plein de bonté fait tout pour que l’on se sente bien. Il donne de son temps dans les apprentissages culinaires, les bienfaits des légumes et plantes et des ‘petites clefs’ lors des séances de yoga !

Chaque matin, j’exécute (avec un immense plaisir) une recette qu’il m’a envoyé la veille pour que j’en suive le déroulé au préalable, traduise si nécessaire et m’organise au mieux en cuisine.

J’aime ce temps d’échange qui me permet de lui poser quelques questions sur les aliments et les combinaisons adéquates.

Il propose à chaque fois de l’accompagner lors des achats de légumes et fruits.

Les étales avec toutes ces couleurs, c’est magnifique ! 98% des fruits et légumes sont produits en Inde.

Les petites échoppes sont spécialisées dans les légumes et d’autres dans les fruits, mais rarement les deux, c’est étonnant ! C’est sûrement différent dans les grandes villes d’Inde.

Les légumes racines, riches en cortisone naturelle, sont ceux situés au sol sur la photo de droite, j’ignore si on en trouve en France, n’en ayant jamais cuisiné…à découvrir pour leurs bienfaits (riches en cortisone naturelle). Leur texture ressemble à celles des pommes de terre, à agrémenter avec une sauce d’épices et de coco râpée (massala).

J’ai eu la chance de découvrir une étape d’un Ratha Yatra.

Du Sanskrit, Yatra signifie procession et Ratha, char.

Les swamis pèlerins parcourent l’Inde durant 60 jours, couvrant 27 états et 15000 km. Cette procession à travers les rues dans un char offre un darshan (vision de bon augure) de la divinité aux fidèles qui, en raison de castes ou sectaires, ne sont pas admis au sanctuaire.

À leur arrivée avec le temple ambulant, au son des tambours et chants, des offrandes de fleurs les accueillent.

Le swami organisateur de ce pèlerinage a ensuite fait un discours en Mayalayam, langue de cette région (j’ai réussi à tenir plus de 45 minutes et ensuite je piquais du nez…obligée de me lever et marcher !). Pourtant, j’aurais bien aimé comprendre ce qu’il disait car la foule était captivée.

La joie dans ta vie dépend de la qualité de tes pensées.

Marc Aurèle

(empereur romain, philosophe et écrivain du 2e siècle après notre ère)