De Munnar à Kanthallore

Une des plus belles routes du Kérala est celle qui emprunte la vallée des plantations de thé entre Munnar et Kanthallore.

J’en ai pris plein les yeux, empli mon coeur de béatitude face à cette beauté époustouflante !

Cette diversité d’intensité et de douceur dans les couleurs, du vert à perte de vue, les fleurs de teintes si variées…oranges, jaunes, rouges, violets, blanches…ces images et mes ressentis sont à jamais en moi…je ne peux que m’émerveiller devant ces créations de Mère Nature.

A chaque virage, j’aurais envie de stopper le 4x4 pour photographier cette immensité…

Emplie de gratitude, notre chemin se poursuit pour arriver dans un petit village reculé où vit une des connaissances du swami.

Nous sommes accueillis chaleureusement et l’homme qui nous reçoit nous offre de la canne à sucre (coupée et pelée uniquement pour Jérôme et moi !? Privilégiés …ou trop novices ?) que nous mâchouillons pour en récupérer le sucre…les filaments restent ensuite bien coincés dans les dents !

Je réalise la chance que j’ai de vivre ces expériences de l’intérieur, chez une famille indienne dont la femme me donne la main longuement, me montrant ainsi toute sa joie de venir à sa rencontre.

Après une marche d’une dizaine de minute à travers la forêt, précédée d’un guide, une cascade (sans sangsue cette fois !) se dévoile et offre toute sa fraîcheur à notre plus grand plaisir !

Je contemple la force de l’eau…ses jaillissements et la brise mêlées me font l’effet d’un brumisateur naturel…je saisis toute l’énergie de ces instants…un moment magique !

Bien sûr, il y a aussi les images qui choquent et qui resteront gravées…la maltraitance aux chiens me révulse !

Un sentiment d'injustice et d'impuissance m'envahit face à tant de cruauté et d'inconscience humaine, cachée derrière mes lunettes, je n'essaye pas de retenir mes larmes.

Cette journée sur la route, ponctuée de plusieurs arrêts, a permis de sortir de notre petite routine à l’ashram.

Désormais, je fais bien la différence dans les ‘pains’ indiens entre chappathi, vellayapam, dosa, porotha…ma préférence se porte sur le porotha qui ressemble à notre crêpe, un peu plus épaisse.

Biriyani, pongal, kichari, massala, dhal, tous ces mets indiens salés que j’ai goûté ou testé en cuisine avec le swami…de riches enseignements transmis jour après jour.

Mon organisme commence à avoir envie de plus de douceur au petit déjeuner et il ferait bien une incartade aux mets de légumes parfois.

Pas de dessert non plus, c’est peu digeste d’en prendre après un repas en Ayurvéda, hélas !

Du coup, j’ai profité d’une sortie pour acheter du chocolat noir local, et des cacahuètes enrobées de caramel…pour la gourmande que je suis, quel plaisir ! C’est une sorte de réconfort aussi, un lien avec ma culture où il est de coutume de terminer un repas par une caresse de douceur pour notre palais.

Bientôt deux mois que mon périple au Kérala a débuté, le temps file…et en même temps, il m’arrive de prendre conscience que cela commence à faire longtemps que je suis partie. Je serai heureuse de retrouver ceux que j’aime.

Tiens, en ouvrant mon application de Sadhguru, je tombe sur cette citation !

« Si vous mangez avec une énorme gratitude pour toutes les choses vivantes qui renoncent à leur vie pour nourrir la vôtre, alors la nourriture que vous mangez se comportera de façon merveilleuse en vous. »

Sadhguru

(Bon, c’est un clin d’oeil bien sûr, car le sucre est à consommer avec modération et en plus, les cacahuètes, enrobées depuis des mois de caramel, doivent être pauvres en matières vivantes et bienfaitrices !)